Répétition de voyelles, syllabes, phrases
Il s’agit de détecter un flux d’air nasal sur des phonèmes oraux, classés selon leur difficulté en fonction de l’exigence vélaire nécessaire, afin d’identifier des dissociations entre les déperditions nasales selon que les phonèmes sont toniques (p, t, k, f, s, ch) ou moins toniques (b, d, g, v, z, j), selon que les phonèmes sont voisés ou non voisés et enfin, selon qu’ils sont occlusifs ou fricatifs.
Ces dissociations permettront d’orienter le diagnostic étiologique de l’IVP.
Voyelles :
La prononciation d’une voyelle orale nécessite une énergie d’occlusion du sphincter vélopharyngé qui varie avec le point d’articulation de celle-ci. Une langue en position haute aura tendance à attirer le voile vers le bas, rendant par conséquent son élévation plus difficile. La force d’occlusion vélopharyngée devra donc augmenter d’arrière en avant (fonction du point d’articulation de la voyelle) et d’ouvert à fermé (aperture). Ceci explique le fait que les voyelles ouvertes (ou à points d’articulation postérieurs) sont dites « facilitatrices » [a, è, o] par rapport aux voyelles fermées (ou à points d’articulation antérieurs) [u, é, i].
Un enfant pourra donc ne pas avoir de déperdition nasale sur [papa], mais en avoir sur [pipi].
Consonnes :
1 - Consonnes sourdes vs sonores : la prononciation des consonnes sourdes [p, t, k, f, s, ch] est « facilitatrice », car elle est plus tonique que celle des sonores [b, d, g, v, z, j] et amène donc à une meilleure étanchéité du sphincter. Un enfant avec une déperdition nasale d’origine organique aura donc plus de facilité sur toutes les consonnes sourdes que sur les sonores (dissociation sourdes / sonores).
2 - Consonnes occlusives vs fricatives : la cause de cette dissociation est phonologique, car l’acquisition des occlusives [p, t, k, b, d, g], au cours du développement de la parole, se fait avant les fricatives [f, s, ch, v, z, j].
En effet, les mouvements vélaires dépendent de la maturité phonologique et arthrique et sont donc moins bien maîtrisés sur les fricatives. Une DN d’origine fonctionnelle aura donc de meilleurs résultats sur les consonnes occlusives (dissociation occlusives / fricatives).
Phrases :
Elles permettent d’identifier la compétence vélaire à l’enchainement des phonèmes, la maîtrise des associations phonétiques et de la vitesse d’émission.
Un voile incompétent pour cause organique n’aura pas cette maîtrise, il en résultera une certaine rigidité aux enchaînements phonémiques. L’enchaînement continu et très rapide de phonèmes oraux et nasaux aboutira à une contamination du trait de nasalité sur les phonèmes oraux.
Ce phénomène est aussi nommé, phénomène de changement dépendant : dans les cas d’insuffisance vélaire, les changements du point d’articulation, aboutissent à l’assimilation de sonorité nasale au contact ou à distance d’un phonème nasal.
Un phénomène de sous articulation, où le nasonnement provient d’une attitude hypotonique sera mis en évidence grâce aux phrases.
Analyse de l’épreuve : arbre décisionnel